La Naissance de Moulismes

Histoire

Village sans histoire, pour ceux qui n’ont jamais cherché à en comprendre sa raison d’être et son rôle socio-économique au fils des temps, nous sommes pourtant dans l’obligation de constater que des traces laissées par des humains dès le Néolithique existent sur le territoire de Moulismes (5000 à 2500 ans avant J-C).

Il nous faut donc tenter de découvrir l’origine de Moulismes par son nom, là plusieurs pistes s’offrent à nous.
Dans notre première hypothèse, l’origine du nom du village serait en rapport avec la création d’une communauté chrétienne; son nom, repéré au XIIe siècle (en 1185), est en effet « Ecclesia Sancti Hilairi de Monisma ». Il est possible alors de penser :

  • Que la Communauté de Moulismes était la seule présente dans ma région à l’époque de sa fondation;
  • Ou encore, que la communauté de Moulismes a été fondée autour d’un ermitage.

Dans notre deuxième hypothèse, l’origine du nom du village serait en lien avec l’existence d’un moulin; vers le XIIe siècle également, on trouve le nom de « Molisma » qui pourrait avoir pour origine le mot bas latin « Molinum » provenant de « mola », meule, ou aussi « mollissima », tendre. Pour étayer cette hypothèse, nous pouvons nous référer à un autre nom de lieu, proche de Morthemer, dans la commune de Salles-en-Toulon, qui a pour nom « La Forge de Moulismes » (lieu connu autrefois sous le nom de « la Forge Mouline »). Plusieurs pistes peuvent alors être suivies pour valider cette hypothèse :
– Il existe à Moulismes les traces d’une fonderie (Les Fornias ou Le Grand Fourneau);
– Sur le ruisseau de Monterban; qui se jette dans la Petite Blourde à La Grande Planche, il existe la trace d’un moulin
– sur la Petite Blourde, sous la roche de la Salliguière; il y a le moulin de Beauvais
– sur la Petite Blourde, à la Chérie, il y a eu également un moulin.

SES PARTICULARITES

La commune de Moulismes n’est pas seulement située sur une limite géographique (la limite du Massif Central), plus tard la limite entre le département de la Vienne et de la Haute-Vienne, elle se trouve également à la limite sud de la langue d’oïl dont elle fait partie. En effet, la langue occitane apparaît à quelques kilomètres au sud, et dès Bussière-Poitevine, on ressent un léger accent occitan.
Pourtant, dans cette région du sud-ouest du département de la Vienne que l’on appelle aujourd’hui la Vienne limousine, « passé Chavigny l’on ne parle quasi plus françois » écrit Jean de La Fontaine à sa femme en 1663, certains mots et expressions appartiennent déjà au parler occitan. Il en est ainsi à Moulismes.
Par ces réalités, mais aussi par la position de son bourg dans le réseau routier déjà mis en place par les Romains, on comprend alors que Moulismes a toujours été un lieu de halte, de transition, une marche au sens étymologique de frontière.

Note de Xavier Guillon, auteur de « Moulismes, Bureau des douanes » : Deux observations toutefois. La première est que lorsque j’écrivais que « la commune se trouve également à la limite sud de la langue d’oïl dont elle fait partie » il fallait plutôt lire que « la commune se trouve à la limite de la langue aguiaine (le “Poitevin-Saintongeais” qui est une langue franco-occitane parlée dans la Vienne, les Deux-Sèvres, la Vendée, la Charente, la Charente-Maritime, l’extrême ouest de la Dordogne, le nord et l’est de la Gironde, le sud de la Loire-Atlantique, et le nord-est du Lot-et-Garonne) ». La deuxième observation : J’ai constaté dans mes recherches plus ressentes concernant le nom des terres sur la commune que la langue occitane était autrefois bien présente à Moulismes.

MOULISMES SOUS L’ANCIEN REGIME

Sous l’Ancien Régime, la Paroisse et la Communauté d’habitants sont les deux circonscriptions administratives de base, qui souvent se confondent.
La paroisse était dirigée par le Curé qui exerçait cette charge sous le contrôle de l’Evêque. Ce dernier était le représentant local de l’Eglise diocésaine.
La communauté d’habitants est dirigée par un syndic qui est la personne chargée de représenter l’ensemble des habitants d’un même lieu sous l’Ancien Régime et qui, pour les questions importantes, réunissait les chefs de familles soumis à la taille (laboureurs, artisans, marchands…) et le représentant du seigneur local en assemblée.
Cette organisation subsista jusqu’au 1er Mars 1790, à ce moment-là, le curé de Moulismes était François Teytaud, et le syndic, Louis Mazeraud.

 

Extrait de Moulismes, Bureau des douanes de Xavier Guillon, avec les illustrations de Patrick Bouché édité en 2009 par l’Association des publications Chauvinoises (A.P.C)