Dans notre commune, les puits sont nombreux et de profondeur très variée selon la nature du sol. Au seul centre du bourg, on en compte déjà plus de dix. Leur profondeur varie de 6 à 19 mètres ; le plus profond fut « le grand puits » sur la place ; son diamètre est aussi le plus important. Mais rare sont ceux qui étaient utilisables dans les étés chauds et secs… D’où la nécessité d’y apporter remède. Les sourciers avec leurs baguettes, étaient souvent sollicités pour la recherche d’une source suffisamment abondante. Il s’agissait de répondre aux besoins en eau des habitants du bourg et des villages et métairies les plus proches.
Il y avait aussi, dans le bourg, un certain nombre de femmes qui lavaient, toute l’année, le linge des maitresses de maison qui « avaient les moyens ». On les appelait « les laveuses ».
En 1854, la Commune achète un petit terrain de 13 m² pour servir d’abreuvoir, au bas du pont. Cet endroit devint également du lavoir. On y accédait par un sentier très raide. Le transport du linge qui était effectué à l’aide de brouettes sur un trajet difficile et éloigné du bourg incombait habituellement aux hommes, contrairement à la chanson : « Tant qu’il y aura du linge à laver, des hommes on pourra se passer… »
Devant ces problèmes, Juste CAILLAULT, Curé de Moulismes de 1872 à 1912, décida d’essayer d’y porter remède. Il entreprit de faire capter l’eau d’une source se trouvant au niveau des vignes dites de Chantemerle, près du chemin des Terrages, et de l’amener jusqu’à la route nationale, au carrefour de la rue des lavoirs et de la route des Remigères.
A cet endroit fut construit un puits faisant réserve, duquel l’eau était puisée à l’aide d’une pompe à godets. Près de ce puits fut installé un abreuvoir alimenté par la pompe ; le trop plein de la réserve d’eau s’écoulait vers le bas de la vallée en longeant la route jusqu’à l’étang dit du «Rivaud » qui, après avoir été comblé fut reconstruit par la commune après la guerre 1939-1945.
Une partie de l’eau provenant du trop plein alimentait le bassin d’un lavoir construit en contrebas, au pied de grand chêne que nous voyons encore de nos jours. C’était un grand avantage pour « les laveuse » qui avaient ainsi une plus grande facilité de trajet. Ce bassin a été comblé, et l’ensemble de l’installation d’eau a été détruit.
Cette réalisation ne fut pas la seule faite par l’Abbé CAILLAULT pendant ses quarante ans de vie à Moulismes. En dehors de ses réalisations d’ordre spirituel :
* Ouverture d’une école catholique de filles
* Ouverture d’un « asile » pour accueillir « les nombreux enfants dont les parents sont très occupés toute l’année »
* Reconstruction de l’église paroissiale
Il créa aussi un syndicat agricole qui pourra être le sujet d’un autre article.
Un autre lavoir et un abreuvoir ont été ensuite aménagés en bordure de la rue des lavoirs par la municipalité, après la guerre 1939-1945. Cette deuxième installation a perdu de sont intérêt quand l’eau courante a été installé dans le bourg, dans les années 1950.
De cette seconde installation on peut encore actuellement voir les restes qui sont peu utilisé : un réservoir qui alimente un abreuvoir. Quant au bâtiment contenant plusieurs petits lavoirs, situé en face, de l’autre côté de la rue, il a été vendu à un particulier.
D’après les notes de Joseph Guillon (décédé en février 2004)